Alors que le plastique ne cesse d’envahir notre quotidien, une jeune marque bordelaise de textile, Cévène, fait le pari ambitieux de produire des collections 100 % sans plastique. « Après une formation en écoconception de la mode, j’ai découvert qu’il était possible de pousser les curseurs en proposant des vêtements plus responsables, qui puissent être recyclés ou retournent à la nature », synthétise Renaud Martel, le fondateur de Cévène. Pour bannir totalement les matières issues du pétrole, chaque composant est rigoureusement sélectionné : le coton biologique des tee-shirts vient de Tanzanie ou de Thaïlande (tous deux certifiés bilan positif en termes d’eau) et des États-Unis pour les vestes imperméables, la laine Merinos de Nouvelle-Zélande, pays qui a banni le mulesing (pratique chirurgicale d’ablation d’une partie de la peau des moutons pour les protéger des épidémies), et la viscose est produite à partir des forêts suédoises. Bien sûr le bilan carbone n’est pas idéal mais l’engagement sans polyester ou nylon se fait dans les moindres détails puisque les fermetures éclair sont en laiton, les cordons de serrage de la veste en caoutchouc naturel, les étiquettes en coton.

Cévène lancera en septembre, sur son site, sa première collection homme composée d’un tee-shirt en laine (90 €), d’un sweat (250 €), d’un imperméable coupe-vent (390 €). Un positionnement haut de gamme, le prix d’une vision de mode durable, avec des tissus composés d’une seule et même fibre garantissant une recyclabilité optimale, sans pour autant faire de compromis sur la performance ou le style. Cévène, le nom fait écho à l’approche inspirée de la tradition amérindienne qui évalue l’impact des grandes décisions sur les sept générations à venir et bien sûr au vaste territoire naturel des Cévennes.