Pour répondre aux problématiques de colonies de nuisibles rencontrées sur certaines activités (aéroport, enfouissement de déchets…), trois amis – l’ingénieur François Lorrain et deux spécialistes des activités de fauconnerie et d’effarouchement d’oiseaux, Adrien Laffon et Julien Bret Morel – ont eu l’idée de concevoir un drone reproduisant l’apparence et l’efficacité naturelle du faucon pèlerin. « Nos clients nous demandaient d’internaliser nos prestations mais un rapace est un prédateur : lorsqu’il a chassé et mangé, il se repose pendant deux jours, rappelle Adrien Laffon. Pour respecter son intégrité physique, nous avons réfléchi à un drone qui serait capable de reproduire l’ensemble des mouvements d’un rapace en action de chasse et de déclencher le cri d’alarme des nuisibles. »
Avec son bec noir et sa voilure fixe de 105 cm, le e-raptor, plus vrai que nature, atteint la vitesse de 140 km/heure et peut embarquer sur son corps une caméra. Son petit frère, doté de la technologie Vtol est encore plus performant : grâce à ses quatre rotors, il décolle et atterrit verticalement puis se propulse horizontalement dans les airs (vitesse max 160 km/h) de la même manière qu’un avion à voilure fixe conventionnel. Le vol se fait en full autonomie, les équipes de Electronic Bird Control éditant au préalable les plans de vol sur mesure, en fonction des besoins des clients.

La société gardoise travaille d’ailleurs pour plusieurs secteurs – champs de culture, centrale photovoltaïque, aéroports, exploitations viticoles – et réalise 60 % de son chiffre d’affaires à l’export. Sa technologie lui permet aussi de se positionner sur la surveillance ou le renseignement (notamment pour le domaine militaire), le mimétisme de son drone avec le faucon étant un atout pour ne pas être vu.
Depuis peu, Electronic Bird Control souhaite diversifier ses activités dans la lutte contre les incendies, un projet baptisé Pyroscan en lien avec Drone geofencing, Innov’ ATM et l’université de Montpellier. Un enjeu de taille qui prévoit une flotte de mini-drones autonomes (à l’allure normale), essaim coordonné capable de lever en temps réel les doutes de départ de feux et d’assurer le suivi opérationnel d‘un incendie. « Des caméras situées sur des points hauts détectent des fumées, les drones sont alors envoyés pour caractériser le feu (simple barbecue ou départ de feu réel) et selon, ils alertent les secours, détaille Adrien Laffon. Ce projet a été lancé suite aux nombreux incendies rencontrés dans le Sud de la France. » Dans certains cas, les drones pourraient même éteindre le feu en complément ou remplacement des voitures patrouilleurs.
Le dispositif devrait voir le jour en 2026 puis être expérimenté l’année suivante.