Par bonheur, les initiatives de plantations massives se multiplient
Et si on lançait le « 3 planting challenge » ? À l’instar du « 10 waste challenge », le défi lancé il y a quelques années qui invitait à consacrer 10 minutes de son temps à collecter un maximum de déchets, puis à poster une photo de soi et de sa collecte sur Instagram. Planter des arbres serait très utile et plutôt agréable, non ?
Les rabat-joie objecteront que « 3 planting challenge » pour « Trees planting challenge » est un mauvais jeu de mots car le « h » de « three (3 en anglais) » modifie très nettement la sonorité du mot. Pour une oreille anglophone comme pour une oreille francophone, d’ailleurs ; ce satané « th », dans la langue de Shakespeare, étant en soi un challenge à prononcer.
Ensuite, on pointera que 10 minutes pour planter un arbre, c’est un peu court.
Gardons donc en mémoire le « h » pour « heures » et les participants du « 3 planting challenge » disposeront d’une petite demi-journée de 3 heures pour cet excellent prétexte à une balade bucolique entre amis ou en famille.
Là où on peut quand même anticiper une objection plus sérieuse, c’est qu’il n’est pas si simple de se procurer des graines ou les pousses, et d’identifier un site où planter.
Par bonheur, les initiatives de plantations massives se multiplient malgré tout, on ne peut que s’en féliciter.
À Nîmes, les enfants de primaire s’y mettent, sous l’impulsion de la Ville. 10 000 arbres seront plantés en six ans. À Sète, le service Jardins et paysages de la Ville met à la disposition de ses administrés un guide de la végétalisation participative et accompagne directement celles et ceux qui se portent volontaires. À Toulouse, ce sont 100 000 arbres que la mairie a annoncé vouloir planter. À Montpellier, grâce au « permis de végétaliser », chaque particulier peut planter devant chez lui, alors que l’objectif de 50 000 arbres plantés est fixé d’ici cinq ans, 1 000 sur le parc des Bouisses.
Dans le parc des Bouisses, un espace naturel et agricole de 140 ha encore entièrement voué à l’urbanisation, il y a peu, seuls 40 ha le seront finalement. Mieux, comme l’a affirmé en conférence de presse (fin novembre) la vice-présidente de la métropole en charge de l’urbanisme, Coralie Mantion, les équipes d’architectes et paysagistes qui concourent à l’aménagement de ces 40 ha devront rendre un projet où le bilan en termes de biodiversité sera positif. Une révolution en matière d’urbanisme. Elle n’a pas été contredite par son Président, Michaël Delafosse, présent à ses côtés ce jour-là.
Selon cette nouvelle règle de « biodiversité positive », non écrite pour le moment, la création de lotissements et d’habitat pavillonnaire restera possible. Il faudra « simplement » aux opérateurs s’y conformer, ou compenser.
Soudain l’idée proposée plus haut deviendra-t-elle moins farfelue, qui sait ?
On imaginera un site internet, type wiki, c’est-à-dire participatif, qui permettra :
1- Aux producteurs de graines et de pousses d’apporter la contribution, à titre gratuit ou payant.
2- Aux propriétaires publics et privés de proposer leurs parcelles, géolocalisées, et éventuellement un calendrier en fonction duquel leur accès sera autorisé. Ces propriétaires pourront par ailleurs définir les essences qu’ils préfèrent sur leurs terrains et faire part de toute recommandation utile.
3- Aux entreprises qui ont besoin de compenser l’impact de leurs activités sur la nature de financer le fonctionnement de la plateforme.
Pourquoi pas ?