Dans les années 80, Philippe Blanc-Tailleur, étudiant en architecture passionné de moto, a l’idée de créer « Techno », un casque adapté à la pratique de l’enduro. Cette découverte fortuite du design industriel l’incite, en 1994, à créer sa société. Depuis, Blanc Tailleur, implanté à Labège près de Toulouse, s’est structuré avec un centre de R&D et un fablab réunissant designers, ingénieurs et développeurs chargés d’identifier et d’innover pour trouver de nouvelles façons de réaliser des produits ou des interfaces.
« Le rôle de l’agence est de rendre un projet réalisable sur le plan industriel, en prenant en compte les attentes de l’utilisateur ainsi que les fortes contraintes de faisabilité industrielle du fabricant », résume Ludwig Katchynsky, responsable design produit.
Du concept brevetable jusqu’à la pré-industrialisation, Blanc Tailleur accompagne des clients tels Airbus (conception d’un poste pour vols d’essais), Zodiac (robot électrique nettoyeur de piscine) ou DMS (dispositif médical anticellulite), avec toujours la même philosophie : donner du sens aux projets.
« Le design combiné à la technologie permet d’imaginer un monde plus fluide », s’enthousiasme Ludwig Katchynsky, en passe de reprendre la société (11 salariés) avec deux autres cadres, Pierre Mazet (responsable R&D) et Edouard Bert (responsable ingénierie). Amorcée depuis des années, la transmission tout en douceur est à l’image de la société qui privilégie le mode collaboratif.
Bloom, le potager du futur
Conçu par la start-up toulousaine Alg & You, en collaboration avec Blanc Tailleur, Bloom est le premier cultivateur d’intérieur de spiruline fraîche. À l’origine du projet, Georges Garcia, un adepte de cette micro-algue d’eau douce apparue sur la planète il y a trois milliards d’années et bourrée de propriétés nutritives exceptionnelles – protéine végétale, provitamine A, B et K, minéraux, d’antioxydant. « La spiruline mérite de sortir de l’application des compléments alimentaires pour être, à terme, reconnue comme une source de protéine écologique accessible à tous », explique le jeune entrepreneur, fondateur en 2015 de l’Association La Voile Bleue qui a incubé Alg & You.
Après trois ans de recherche et de développement en lien avec l’INRA, la start-up a lancé en 2017 une vingtaine de prototypes. Récompensé par le concours mondial d’innovation 2030, Bloom (éclore en anglais) a séduit les early adopters (testeurs) par son concept innovant et sa facilité d’utilisation. Il suffit en effet de remplir le cultivateur d’eau, d’ajouter du bicarbonate de sodium et du sel, ainsi qu’une solution nutritive (nutriments essentiels à la croissance de la spiruline) et de l’inoculum. Une semaine plus tard, il ne reste plus qu’à récolter.
« Pour une petite structure comme la nôtre, Bloom est un défi technologique qui révolutionne les modes de consommation alimentaire », s’étonne encore le fondateur de la société. Après avoir déjà investi 200 000 euros, Alg & You lance une nouvelle levée de fonds pour l’industrialisation du produit. En prévente sur le site internet, Bloom devrait être disponible en trois versions d’ici l’été 2019. Au-delà de Bloom qui introduit les micro-algues fraîches dans les assiettes des particuliers et des restaurateurs, Alg & You travaille en collaboration avec des producteurs de spiruline fraîche et distribue sa marque Spira, via sa filiale Origine Bleue. Soutenue par la Région, la start-up travaille également sur un système de production de spiruline à grande échelle à destination des exploitations agricoles, l’objectif étant de soutenir le développement local et écoresponsable de la filière française de spiruline.
Face aux enjeux environnementaux, le défi ambitieux d’Alg & You tient surtout dans sa volonté à « redonner du sens à notre consommation et participer à la lutte des inégalités en matière alimentaire ».
Tarifs prévente : Modèle S (une cuve) 199 € ; Modèle M (deux cuves) : 350 € ; Modèle L trois cuves : 480 €.
Renseignement www.alg-and-you.com
La Carafe à vin thermo régulée
Partant du constat que le vin a besoin d’être régulé à une température précise pour pouvoir pleinement s’exprimer, Anthony Boule (ex IAE de Toulouse) a imaginé un dispositif – socle posé sur une carafe – garantissant la température au degré près. « Il existe une large palette de produits permettant d’augmenter ou de baisser la température du vin mais en revanche aucun ne permet de mettre un vin à la température souhaitée. Nous avons trouvé le procédé qui permet d’embarquer l’énergie à la régulation d’une bouteille de vin. Avec La Carafe, on aère, on maintient et on garde la température tout au long du repas », résume Anthony Boule.
Il a fallu six ans de recherche et de développement à la start-up La Carafe, accompagnée par l’expertise de Cap’tronic (réseau d’experts en électronique), pour mettre au point cette technologie intégrée ensuite au design (socle en métal dessiné par Blanc Tailleur) et à la fonction. « Une bouteille, une carafe et un verre, nous sommes complètement dans les codes du vin », se réjouit Anthony Boule. Fabriqués à Gaillac, les prototypes sont pour le moment commercialisés en version béta auprès de châteaux et propriétés viticoles. Une nouvelle version devrait être lancée sur le marché professionnel d’ici la fin de l’année.