Éditorial 70

Par Fabrice Massé

«

Au-delà de la crise sanitaire, un avenir culturel commun, un horizon réinventé collectivement

»

Voir plus loin

Qu’il est compliqué de se projeter en ces temps de Covid et d’incertitude !
Quand les repères s’avèrent mouvants et la ligne d’horizon fuyante, comment fixer un cap et manœuvrer en conséquence ?
Comment maintenir sa confiance en celui ou celle qui barre, lorsque les escales promises semblent tomber de Charybde en Scylla ?

« Aujourd’hui, la crise révèle la vulnérabilité des plus fragiles, et continue à creuser les inégalités, dans tous les secteurs de la société, ouvrant le risque croissant d’une déflagration sociale », manifestent des structures culturelles et des médias indépendants dans une « contribution collective à un nouveau contrat culturel et social » de
décembre 2020.

À ce contexte, s’ajoute cet automne une actualité toujours plus lourde. Piochés en vrac, une poignée d’exemples :

– En plein confinement et en plein jour, des rafales de kalachnikov sont echangées à Montpellier, témoignant du degré de désinhibition des traficants de drogue et ponctuant sinistrement une série de faits similaires inédite dans la région.

– Un professeur est décapité parce qu’il défendait la liberté d’expression et la tolérance.

– Un producteur de musique est tabassé par la police parce qu’il est noir.

– Une loi de sécurité globale prétend répondre à l’insécurité vis-à-vis des forces de l’ordre, tandis que les missions qui leur sont confiées sont toujours plus compliquées et frustrantes.

– Un eurodéputé s’inflige 18 jours de grève de la faim afin d’obtenir du Conseil de l’Union européenne une taxe sur les transactions financières qui pourrait rapporter 57 Mds/an, en faveur du climat, de la santé et de l’emploi.

Etc.

Malgré tout, un appel à se rassembler est lancé par les 1 600 structures culturelles et médias signataires du manifeste précédemment cité : « Pendant près de neuf mois, nous avons travaillé ensemble pour dessiner, au-delà de la crise sanitaire, un avenir culturel commun. Un horizon réinventé collectivement, depuis le terrain, en rupture avec trois décennies de conservatisme et en phase avec les priorités et urgences de notre temps : la reconquête démocratique, la résorption des fractures sociales et territoriales, l’affirmation du rôle de la jeunesse et l’écologie. »

Dans les pages qui suivent, la contribution d’artdeville à l’émergence du débat, à la notoriété de nos inventeurs et créateurs régionaux, aux issues qu’ils et elles proposent, à la convivialité dans nos villes et nos territoires, à l’information culturelle tout spécialement, essentielle quoi que certains en jugent.