Chill Ride souffle le chaud et le froid avec son gilet pour motards

La jeune pousse toulousaine Chill Ride a lancé cet été la commercialisation d’une climatisation pour les motards, idéale pour rouler en toutes saisons.
« C’est en convalescence, suite à un accident de moto, que j’ai vraiment pris conscience de l’importance de porter un équipement de protection efficace même lorsque la chaleur est étouffante. Trop de motards continuent de rouler l’été en tee-shirt ! Face à l’absence de solutions rafraîchissantes sur le marché, j’ai commencé à réfléchir à une climatisation réversible, capable de rafraîchir la température jusqu’à 18 °C et de la réchauffer jusqu’à 38 °C », raconte David Stas, fondateur de la start-up Chill Ride.
Après trois ans de R&D, l’ingénieur en génie mécanique a mis au point une version aboutie, comprenant trois éléments : un gilet fin sans manches, léger (moins de 500 g) et thermorégulé grâce à son réseau de tubes hydrauliques ; le module de climatisation (2 kg), installé sous le top-case de la moto et connecté à la batterie qui gère le chauffage ou le refroidissement du liquide ; une télécommande sans fil pour régler la température.
Pas besoin d’installer une application, tout est géré via la télécommande, fixée au guidon. En cas de chute, le gilet se désolidarise immédiatement du connecteur et du module de climatisation.
Discret, facile à transporter, le système est compatible avec une majorité de marques de supports de top-case mais il ne peut, en revanche, être installé que sur des motos de plus de 500 cm3. « Les premiers retours des clients sont très positifs », affirme la start-up. Après avoir écoulé une cinquantaine de produits, Chill Ride s’apprête à lancer sa seconde phase de commercialisation, au printemps prochain.
Précommande sur le site www.chillride.fr. Prix 1 449 €

 

Les Navettes autonomes EasyMile bientôt en ville ?

Depuis des années, les expérimentations de navettes autonomes, menées un peu partout en France, peinent à convaincre en raison de nombreux problèmes techniques. Mais la société toulousaine EasyMile (280 salariés) pourrait bien changer la donne.
En 2021, elle a mis en place, au centre de cancérologie de Toulouse (IUCT-Oncopole), une navette sans opérateurs à bord permettant aux visiteurs, patients et salariés du site de se déplacer entre le parking et l’entrée de l’hôpital (600 m de distance) pendant les heures de pointe. Équipée d’un set de capteurs (une dizaine) et de caméras qui localisent et détectent d’éventuels obstacles, le véhicule suit une route pré-cartographiée dans son système, sorte de rail virtuel.
« Cette navette autonome, qui vient en complément du service de navette thermique avec chauffeur, s’est très bien intégrée dans l’environnement ; elle croise piétons, vélos, voitures et bus sans difficultés ni incidents », assure la société.
Fort de ce succès, EasyMile vient de décrocher un contrat commercial décennal avec le Center Parcs Therills Resort, en Belgique.
Supervisée à distance, une flotte de cinq navettes autonomes va ainsi relier l’hôtel, le resort et la future passerelle piétonne et cyclable au-dessus du grand lac. Venant en remplacement d’un bus électrique avec chauffeur peu rentable vu la faible fréquentation, les futures navettes EasyMile, 100 % électriques, opéreront pendant huit heures, sept jours sur sept.
« L’enjeu pour EasyMile est double car il répond à une demande de rentabilité commerciale et un vrai besoin de mobilité », explique la société qui travaille sur les dernières phases du déploiement avant la mise en service en 2023.
En parallèle, EasyMile se concentre sur le transport logistique et de biens avec sa solution, le TractEasy. Le véhicule a déjà été déployé sur les aéroports de Narita au Japon, Changi à Singapour, Schiphol à Amsterdam. Il est actuellement en test à l’aéroport de Toulouse-Blagnac mais aussi chez des constructeurs automobiles (PSA à Sochaux, Mitsubishi-Fuso au Japon, ou à l’usine de camion Daimler à Worth en Allemagne).
« Il y a une vraie valeur ajoutée pour les industriels qui peinent à recruter et fidéliser les chauffeurs de camions puisque les métiers sont souvent durs, et assez redondants », défend EasyMile.
Après avoir déployé sa technologie dans plus de trente pays, la société toulousaine n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Elle devrait dévoiler prochainement le nom de la ville française qui servira d’expérimentation pour un bus autonome circulant jusqu’à 40 km/h et développé en partenariat avec le constructeur Iveco.

 

Maison Pantuna, des baskets en cuir de thon, une première mondiale

Dans le thon, tout est bon. Même la peau. Voué jusqu’à présent à être jeté, ce déchet marin retrouve une seconde vie grâce à la Maison Pantuna. Le groupe Barba et la tannerie Mégisserie de La Molière ont mis du cuir à l’ouvrage pour sortir, sous la marque Maison Pantuna, leurs premiers sneakers en peau de thon.

Cuir biodégradable
Spécialisé dans la transformation des produits de la mer, le groupe héraultais Barba planchait depuis des années sur la valorisation de la peau de cet animal, un vrai dur à cuire avec ses fibres à la fois résistantes et souples. Une rencontre avec le tanneur François Roques, dirigeant de la Mégisserie de la Molière à Grauhlet (81) a accéléré le projet.
« J’ai sollicité François Roques, expert métier chaussures reconnu pour son savoir-faire et son engagement dans la production durable. Il a travaillé deux ans pour mettre au point une formule de tannage du cuir de thon. Les premiers tests, réalisés sur un escarpin, se sont révélés convaincants, le cuir de thon tanné étant particulièrement souple. À partir de là, nous avons eu l’idée, avec mon frère et François, de lancer une gamme de baskets sous la marque Maison Pantuna », raconte Hervé Barba, DG du groupe éponyme.
Composée de trois modèles – Camina, Marage et Virado –, cette première collection, réalisée par un designer de renom, a été fabriquée dans un atelier au Portugal à partir de cuirs italien et français – vachette, agneau, veau – et de cuir de thon par empiècements. Travaillé de manière spécifique, ce cuir singulier est biodégradable. Ce process de fabrication a d’ailleurs valu à Maison Pantuna d’être récompensée du prix Coup de cœur du concours Innovation de la Région Occitanie.

Des produits vendus… en ligne
Identification des bateaux de pêche, coordonnées de l’usine de découpe, numéro du conteneur et nom du navire transporteur… le cuir de thon utilisé provient de pêches responsables et durables dédiées à la consommation. « Jamais nous pêcherons un thon pour fabriquer des baskets », promet Hervé Barba.
Positionnés sur un moyen haut de gamme éthique, les trois modèles, commercialisés depuis septembre dernier, sont pour le moment vendus exclusivement sur le site de la marque. Un choix de circuit court justifié par une volonté de ne pas afficher des prix trop élevés (155, 185 et 205 euros). Face à une demande croissante de revendeurs, Maison Pantuna dit réfléchir à une diffusion sur Béziers, Montpellier et Toulouse.
Dans le sillage des baskets en peau de thon, la marque, bien décidée à ne pas laisser en rade d’autres déchets marins, prépare de nouveaux modèles, cette fois dans les domaines de la maroquinerie et de la bijouterie.

Trois modèles (Camina, Marage et Virado) épurés, trendy et confortables pour cette première collection unisexe. Déclinés en marine, bordeaux et noir, les sneakers sont en cuir de vachette avec empiècements en cuir de thon tanné en France et labellisé LWG, doublure intérieure en cuir d’agneau tannage végétal, semelle extérieure 100 % caoutchouc. Du 36 au 46.
En vente sur maisonpantuna.com