Equidistants de 10 mètres, 300 plots solaires design balisent la nouvelle voie verte qui chemine entre Sète et Balaruc-les-Bains. D’ici l’été 2022, l’ensemble du parcours (6 km) devrait être balisé. « Pour cette voie verte qui emprunte une ancienne voie de chemin de fer déclassée, nous avons voulu une réhabilitation hautement qualitative : plantation de 10 000 végétaux, zones de repos avec transats en béton face à l’étang de Thau, points réparation vélo… Pour la sécurisation de nuit des cyclistes et piétons, le balisage solaire nous est apparu évident. La question du filaire ne s’est même pas posée tant elle nous paraissait dépassée ! », exprime Jean Marchand, chef de projets Mobilité Durable à Sète Agglopôle Méditerranée.
Un investissement de 224 000 €
Alors que l’étang de Thau a été classé en 2019 site d’intérêt européen en raison de l’importante biodiversité qu’il abrite (plus de 600 espèces végétales ou animales endémiques), une étude d’impact s’est révélée négative quant à la pollution lumineuse ou les nuisances environnementales susceptibles d’être engendrées par le balisage solaire.
« Les plots solaires Crystal (3 000 K) n’émettent aucune lumière éclairante. Il s’agit de produits de balisage avec un impact lumineux de 30 cm autour du plot ! Autonomes, ils sont équipés de LEDs ambre (journée) et blancs (nuit) garantissant une efficience énergétique optimale et une pérennité sur vingt ans. Ils n’émettent aucune longueur d’onde bleue qui pourrait être nuisible à la faune. De plus, ils ne nécessitent aucune tranchée pour leur pose affleurant le sol », synthétise Jacques Bouteron, fondateur de la société Nowatt Lighting, implantée à Marseille.
Sablés et sérigraphiés avec des empreintes de pas, les plots Crystal sont pilotables et commandables par Bluethooth, avec variation de l’intensité lumineuse selon la saison, les conditions météo, l’environnement… Ainsi, par exemple, sur la voie verte en hiver, ils s’allument au coucher du soleil pour une durée de 5 heures puis les plots de teinte ambrée prennent le relais 3 heures avant le lever du soleil.
Cette mise en lumière a un coût : 224 000 € HT. « Cela fait soixante ans que nous privilégions le tout voiture dans les budgets de transport et ce, sans se soucier des coûts, lance Jean Marchand. Il serait temps d’évoluer en aspirant au transfert modal de la voiture au vélo. L’objectif est de dépasser les 5 % de mobilités douces. » Des compteurs vont prochainement être installés pour évaluer la fréquentation de cette voie verte remarquable.