Face à une déforestation galopante, Morfo, start-up créée en 2021, implantée à Montpellier et au Brésil, propose des solutions de reboisement de l’écosystème forestier à l’aide de drones. « Cinq millions d’hectares sont perdus chaque année à cause de la déforestation, déplore Pascal Asselin, cofondateur avec son frère Hugo et un associé Adrien Pagès. Les Nations Unies ont souligné la nécessité de reboiser 1 milliard d’hectares d’ici 2030 mais pour l’heure seulement 5 % de l’objectif est atteint ! Pour un hectare restauré, deux sont dégradés… L’approche de Morfo va au-delà de la simple plantation d’arbres : nous nous consacrons à la restauration de forêts durables à grande échelle. Face aux effets du changement climatique, seule la biodiversité a une capacité de réponse pour limiter incendies, maladies… Notre idée de départ : faire plus vite et mieux. »
Après avoir étudié le terrain en effectuant des prélèvements, Morfo détermine, en collaboration avec les communautés locales, le choix des espèces à planter (15 à 25 par hectare), l’endroit et la période. Des projections sur 2050 voire 2100 permettent de prendre en compte les effets du réchauffement climatique. Larguées ensuite par drones lors de la saison des pluies, les graines encapsulées contiennent un microsystème complet boostant croissance et résistance dans les premières semaines de vie. Les caméras des drones permettent d’analyser la biomasse en visuel mais également en 3D. L’utilisation de drones permet de restaurer jusqu’à 50 hectares par jour contre un demi en agriculture en serres.

Depuis sa création, la start-up a réalisé une vingtaine de projets dans des zones tropicales, principalement au Brésil, (qui souhaite mener un ambitieux programme de restauration de 12 millions d’hectares) en Guyane française et au Gabon. Ses clients ? Des mairies (Rio), des préfectures, des ONG, des entreprises privées.
Au cours des 18 derniers mois, Morfo a levé 11 millions d’euros auprès d’investisseurs comme le rugbyman Antoine Dupont ou le footballeur Raphaël Varane. Son programme, doublement breveté, est mené en collaboration avec des scientifiques du Cirad et de l’IRD Montpellier.