L’art contemporain a la cote. Alors que dans l’Hérault les ambitions culturelles se cristallisent autour du futur MoCo, dans le Gard, une nouvelle institution privée vient de voir le jour, le centre d’art contemporain de Nîmes (CACN). Initié et dirigé par Bertrand Riou, ce projet artistique pour le moins ambitieux se veut autant un lieu de production, d’exposition et de diffusion qu’un centre de recherche pour les commissaires d’expositions et les artistes en résidence. Une proposition inédite dans le département.
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Ni galerie, ni musée
C’est dans une ancienne ferronnerie, à deux pas du futur musée de la romanité que le CACN a été inauguré le 21 avril. À la différence de Carré d’art, emblématique musée d’art contemporain de la ville, le CACN n’aura pas pour vocation de se constituer une collection. « Créés généralement au début des années 80, les centres d’art contemporain sont au cœur de la création et jouent un rôle déterminant dans la découverte et la promotion d’artistes. Le CACN s’inscrit dans cette logique de diffusion de la scène artistique locale, régionale mais aussi internationale », explique Bertrand Riou. Nîmois d’origine, le jeune directeur, déjà commissaire d’une douzaine d’expositions – il fait d’ailleurs partie du CEA, association des commissaires d’exposition en France –, a déjà une belle expérience dans le réseau des centres d’art puisqu’il a, en outre, codirigé celui de Dignes jusqu’en 2016. Avant de se lancer dans cette nouvelle aventure artistique qu’il soutient pour le moment en fonds propres, sous statut associatif. « Le CACN fonctionne sur le modèle d’économie mixte. Des demandes de subvention de la Ville, de la Région et de la Drac Montpellier sont en cours. »

Laboratoire d’expérimentations
Dans le cadre de sa première exposition, Explore, le CACN met en avant les propositions de 11 artistes venus de tous horizons. Allégorie d’un lointain de plus en plus tangible, Explore réunit des œuvres symboliques. À commencer par le prototype de Ours et une vidéo réalisés par le désormais célèbre artiste Abraham Poincheval. En 2013, le performer marseillais s’était enfermé pendant treize jours dans le ventre d’un ours naturalisé (et plus récemment entre deux blocs de calcaire évidé tout exprès, au Palais de Tokyo). Sculptures spatio-temporelles de Caroline Corbasson, projet de correspondance épistolaire façon « bouteille jetée à la mer » de Costa Lima, la vidéo du voyage vers la Lune de Johan Decaix ou images fugaces de la Nîmoise Audrey Martin, les 140 m2 du nouvel espace d’art s’ouvrent sur le monde, et se veulent de véritables laboratoires multisupports (peinture, sculpture, vidéo…) d’expérimentations et de médiations artistiques. « Certaines œuvres sont exposées pour la première fois », précise Bertrand Riou qui a d’ores et déjà défini sa programmation jusqu’en 2018. « Chaque exposition durera entre 4 et 8 semaines. En parallèle, le CACN organisera des conférences et projections, et éditera une revue biannuelle, Coopérative Curatoriale, autour des recherches des commissaires d’expositions. »

Maillage entre les musées, les fondations et les galeries d’art, le CACN se retrouve désormais au premier plan de l’art contemporain. La perspective de l’application du décret du 28 mars 2017, relatif à la labellisation des « centres d’art contemporains d’intérêt national » entrée en vigueur prévue dès le mois de juillet, devrait conforter la belle légitimité de ce lieu qui promet de booster l’offre culturelle régionale.

Le CACN est ouvert toute l’année, du mardi au samedi de 10h à 18h. Entrée gratuite.

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