La réplique de la barque « des Copains d‘à bord » plante un décor candide sur le parvis du centre culturel. Et si l’impression perdure après quelques pas parmi la scénographie de la première salle, elle ne gâche en rien l’émotion qui étreint inexorablement l’amoureux du poète génial que fut Brassens. Au contraire. Le moustachu à la pipe reste une personnalité très populaire au cœur des Français. Et pas seulement de ceux nés au mitant du siècle passé. Pour redécouvrir son œuvre immense, cette fantaisie parfois naïve qui renouvelle l’exposition au rythme d’une salle chaque année sert efficacement le propos.
Beaucoup de monde d’ailleurs en ce début septembre derrière les baies vitrées tournées vers l’étang de Thau.
Et certes, les écouteurs distribués à l’entrée enserrent majoritairement des tempes grises.
Saviez-vous que la mère de Brassens ne voulait pas qu’il chante ? « Mais c’était ça ou voleur », confesse la voix malicieuse de l’artiste à nos oreilles.
D’innombrables photos témoignent du charisme et du charme de ce jeune homme, « poète raté » selon lui, qui finit par « trousser quelques couplets pas trop mal ».
L’anarchiste libertaire voulait s’adresser « aux petites gens ». Par un vocabulaire aussi soutenu que châtié, il démontrait que « l’anarchie, c’est le respect de l’autre ».
Dans l’auditorium de l’Espace, la visite prend un caractère très émouvant. Revoir en concert le regard pétillant de Brassens, en gros plan la sueur perlée sur son front, tellement vivant, ne laisse aucun visiteur indemne.

• Nouvel espace
Deux candidats aux prochaines élections municipales défendent le projet d’un nouvel espace Brassens. Signe que la mémoire de l’artiste n’a pas fini de singulariser l’île sétoise.

• Festival 22 V’là Georges
du 22 au 29 octobre à Sète, Cap Brassens rend hommage au poète cette année pour une 6e édition.