Dominique Thévenot, fer-de-lance de l’art contemporain à Montpellier, revient à l’époque où il est arrivé à Montpellier, en 1991 : « Il n’y avait pas de politique art plastique construite, excepté pour l’Artothèque, le musée Fabre et l’Espace Saint-Ravy. L’art contemporain n’intéressait pas Georges Frêche jusqu’à ce que des personnalités comme Henri Talvat, Christian Gaussen, Noëlle Tissier ou moi-même lui ouvrent les yeux.* » Dominique Thévenot avait alors convaincu l’ancien maire d’exposer au Carré Saint-Anne la sélection française des artistes de la biennale des jeunes créateurs d’Europe et de la Méditerranée. Mais le fiasco d’une autre biennale, celle de l’art contemporain chinois en 2005, détourna durablement Georges Frêche de l’art contemporain. Lors du vernissage, ses déclarations polémiques sur les relations de la Chine avec le Tibet et Taïwan avaient conduit à la démission du comité d’experts chargé de réfléchir à l’opportunité de créer un centre d’art à Montpellier.
« À Montpellier, chinois ou pas, l’art contemporain n’a plus la cote », signait Philippe Palat pour Midilibre/Le Monde (7/10/2005). Sans le soutien du président de l’Agglo et de la Région, sans comité d’experts, Hélène Mandroux, maire de la Ville repoussait sine die le projet de centre d’art contemporain prévu à Port Marianne.
* Henri Talvat, Christian Gaussen, Noëlle Tissier sont respectivement président du Frac, ancien adjoint à la culture de Montpellier, directeur artistique de l’ESBAMA, ex-directrice du CRAC
La genèse difficile de l’art contemporain à Montpellier
Avant que le pouvoir politique s'y intéresse enfin, les nombreux acteurs de la discipline ont dû avaler quelques couleuvres.
Texte Fabrice Massé
Photos Fabrice Massé