Il fallait le rénover. Le palais épiscopal, monument historique du XVIIe siècle, qui se consacre en tant que musée aux peintres espagnols – au premier rang desquels Francisco Goya –, devait en outre s’ouvrir à tous les publics, c’est-à-dire se doter en particulier d’un ascenseur. À y être, l’agrandir pour accueillir sa riche collection a permis de réagencer les espaces et repenser le parcours sur 1 500 m2. Toitures, façades et huisseries ont été reprises selon les enjeux climatiques d’aujourd’hui.
La tâche experte a été confiée à Letellier architectes (Toulouse-Paris), à qui on doit déjà la restauration de nombreux châteaux, chapelles et autres édifices chargés d’histoire, alors que la muséographie est signée de l’agence de design Saluces (Avignon).

Depuis la naissance du musée, en 1840, et les neuf tableaux qui constituaient la modeste collection de la Ville de Castres, que de chemin parcouru ! De legs en dons –notamment celui de Pierre Briguiboul en 1894 ; 80 pièces dont trois chefs-d’œuvre de Goya qui détermineront plus tard la vocation hispanique du musée – une belle réputation s’est peu à peu forgée. Une première rénovation importante est achevée en 1945 et c’est à cette date que le musée prend le nom de Goya. Acquisitions et dépôts des musées nationaux comme Le Louvre se renforcent alors et tout spécialement entre 1980 et 2000. Aujourd’hui 5 000 œuvres composent sa collection, entre autres : Juan Rexach, Diego Vélasquez, Bartolomé Esteban Murillo, José de Ribera, Juan de Valdés Leal, Alonso Cano, Léon Soulié, Francisco Pacheco, Francisco de Zurbarán, Pablo Picasso, et bien sûr Francisco Goya, dont le musée possède trois toiles capitales : l’Autoportrait aux lunettes (vers 1800), le Portrait de Francisco del Mazo (vers 1815-1820) et La Junte des Philippines.
Une campagne de restauration de 40 œuvres et 40 cadres a également été entreprise.
Pour la réouverture, Joan Miró fut à l’honneur jusqu’au 4 juin, alors que le musée commémorera le 50e anniversaire de la mort de Picasso, l’exposition temporaire Goya dans l’œil de Picasso, du 30 juin au 1er octobre.

Musée Goya – Hôtel de ville – Castres
Conservatrice : Joëlle Arches
www.museegoya.fr

Légende :

Pilar Albarracín
(Séville, 1968)
Asnería, 2010
Installation en trois dimensions, âne
naturalisé livres.
Prêt Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse.