L’Ombrière a vocation à proposer une esthétique plurielle, que ce soit en termes de diffusion de spectacles que de créations artistiques. Elle s’inscrit dans une politique visant à rendre la culture accessible au plus grand nombre, synthétise Nadège Molines, directrice de l’Ombrière. Son surnom, La Maison, donne la mesure du lieu qui se veut généreux, convivial et accueillant. »

Sous le signe de la féminité
Faisant la part belle aux têtes d’affiches comme aux talents émergents, le centre culturel a capté, la saison dernière, 12 000 spectateurs, avec un taux de remplissage de l’ordre de 75 %, selon Nadège Molines. Démarrée en septembre dernier, la saison 2023-24, qui a pour artiste associée Anna Chedid (dite Nach), est placée sous le signe de la féminité, du lien, de l’humanité et de la tolérance. « Beaucoup d’artistes portent ces propos à la scène, c’est une grande fierté de les recevoir », se réjouit-elle. Plus de 25 spectacles sont programmés et déjà Jeanne Added, Catherine Ringer ou encore le comédien doublement césarisé Swann Arlaud (Anatomie d’une chute) sont montés sur le plateau de la scène uzétienne. Dès le mois de mars, la littérature inspire : Anne Consigny et le musicien Christophe Disco réciteront le texte L’occupation de la prix Nobel Annie Ernaux (2/03) tandis que la Cie Artsenicum théâtre présentera la pièce Le prix d’un Goncourt inspiré de la vie de Jean Carrière (28/04). Côté musique, André Manoukian embarquera vers le levant de ses ancêtres (16/03), BB Jacques confirmera son statut de figure majeure de la scène rap (5/04) et Killason déchirera avec son rap urbain sauvage (9/11). De la magie également avec le show Entre potes de Donovan (30/03) et au théâtre, une nouvelle aventure de Sherlock Holmes.

Partenariats multiples
L’une des particularités de l’Ombrière est de s’appuyer sur les forces vives du territoire. Le centre culturel a d’ailleurs tissé de multiples partenariats : Nuits Musicales d’Uzès, la maison Uzès danse, l’école municipale de musique, le lycée, la librairie de la Place aux herbes et même la salle Paloma de Nîmes. Ainsi, le spectacle théâtral Les pieds tanqués (13/03) est-il diffusé en collaboration avec le Cratère, scène nationale d’Alès, et la Boule uzétienne. Sous la direction artistique de Patrick Timsit, le festival Uzès Seul en scène (7 au 11 mai) est lui aussi intégré dans la programmation de l’Ombrière. La seconde édition promet d’ailleurs un concentré d’émotions avec le danseur étoile digressif François Alu (7/05), le solo hors norme du chorégraphe Sofiane Chalal (9/05), l’irrésistible Sandra Colombo dans Que faire des cons ? (8/05), l’artiste Stéphane Eicher (11/05) ou encore Thierry Lhermitte dans une master class animée par Karim Ghiyati, directeur d’Occitanie Films.
En parallèle de cette programmation dense et variée, l’Ombrière propose résidences de création, projets de découverte des métiers du spectacle, ateliers… avec toujours, en ligne de mire, cette dimension participative qui fait son identité.

La Fabrique et le Labo, deux salles modulables

Conçu par le cabinet d’architecture DE-SO, le bâtiment de 2 000 m2 affiche un volume minéral compact, agrémenté d’une marquise en zinc prépatiné perforé, ombrageant une partie du parvis arboré de cèdres et feuillus. À l’intérieur, un vaste espace lumineux décoré chaleureusement mêle béton, pierre du Gard et bois. Deux grands murs mobiles séparent l’espace en deux salles mutualisables et polyvalentes : La Fabrique (jauge de 500 places assises) et le Labo (résidence de création, séminaires). Cette configuration modulable, avec gradins rétractables, offre une jauge de 900 places assises et 1 400 debout.

Légendes :

1- Nadège Molines, directrice de l’Ombrière.

2- À l’image du laitier ou de l’épicier qui faisait ses tournées hebdomadaires en estafette, l’Ombrière s’est dotée d’une billetterie ambulante.

3- Le hall, conçu comme l’ensemble du bâtiment par l’agence d’architectes DE-SO.