Dans un contexte où le changement climatique induit des saisons plus sèches et plus chaudes entrecoupées de fortes pluies et de rivières en crue, Yellowscan lance un système bathymétrique dédié à la cartographie côtière et fluviale à partir de drones. C’est une première incursion dans le milieu aquatique pour la start-up héraultaise créée en 2012 et spécialisée dans la conception et la fabrication de solutions LIDAR – technologie de télédétection utilisant des faisceaux laser pour mesurer distances et mouvements précis en temps réel – utilisées par les géomètres ou topographes.
« Le système bathymétrique est révolutionnaire, promet Tristan Allouis, directeur technique de Yellowscan. Jusqu’à présent, nous faisions de l’imagerie aérienne pour des domaines publics tels le génie civil, les exploitations forestières ou encore la recherche environnementale. Mais la cartographie marine est indispensable non seulement pour surveiller, modéliser et atténuer l’érosion côtière et les risques d’inondation, mais aussi pour comprendre les habitats de la biodiversité. Nous avons conçu de A à Z le Yellowscan Navigator qui répond à un besoin non satisfait sur le marché de la cartographie, car il existe très peu de capteurs permettant de faire cela avec un drone. La maîtrise de la conception du matériel nous a permis de développer des algorithmes de traitement avancés et de pousser les performances du système à la pointe de la technologie. »
Le Yellowscan Navigator est équipé d’un scanner laser vert qui traverse l’eau et cartographie les fonds marins à une profondeur comprise entre 0 et 3 mètres, mais il peut atteindre 18 mètres dans des conditions d’eau parfaitement claire. Il peut voler jusqu’à 100 mètres au-dessus de l’eau et fournit des mesures avec une précision de 3 centimètres. Une caméra est intégrée pour assurer la colorisation des données en couleurs réelles. L’innovation tient surtout à la compacité du système (4 kg) idéale pour un drone à la différence des autres engins (70 kg) obligatoirement utilisés par des avions.
Le prototype a déjà été testé au Japon.
« Le séisme de 2011 de la côte pacifique du Tohoku a engendré un tsunami dont les vagues ont atteint une hauteur estimée à plus de 30 mètres par endroits, raconte Tristan Allouis. Avec notre système, nous cartographions facilement les changements du trait de côte et évaluons les terrains qui ont bougé de manière à fournir un état des lieux précis. Mais notre solution permet aussi d’étudier le niveau de sédimentation des rivières, de suivre la dynamique des cours d’eau, d’identifier les tirants d’eau dans les ports ou encore de modéliser les inondations. »
La start-up, qui souhaite désormais fabriquer elle-même ses capteurs, était présente au dernier CES Las Vegas. Elle vient de commercialiser ses premières unités.
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