La première promotion du GROô, Grand Orchestre de jazz d’Occitanie, s’apprête à prendre son envol. Pour rencontrer ces étoiles montantes, rendez-vous le 19 octobre au festival Jazzèbre (Céret) et le 11 novembre au Koa Jazz Festival (Montpellier)…
L’oreille se tend, le majeur claque, le pied bat la mesure… Lorsqu’un mouvement jazzy fait mouche, le corps de l’auditeur s’agite en un triptyque symptomatique. Et à n’en pas douter, les quinze musiciens de cette première promotion de l’orchestre régional de jazz en connaissent déjà tous les rouages. L’idée du GROô ? C’est avant tout de proposer un accompagnement vers le monde professionnel aux jeunes issus des conservatoires de la région Occitanie. Pour mettre en place l’aventure, le réseau régional Occijazz s’est inspiré de l’orchestre Jim et compagnie, né autour du festival Jazz in Marciac en 2010, en Midi-Pyrénées. Un projet pédagogique convainquant… Dès juin 2018, les premiers recrutements ont donc été effectués à Montpellier, puis à Toulouse quelques mois plus tard. Aux commandes de cette master class XXL, le jazzman Fred Pallem a retrouvé ses élèves à l’occasion de quatre sessions de répétition étalées sur un an. « Je ne leur apprends pas à jouer, ils savent déjà très bien le faire. Certains sont de meilleurs instrumentistes que moi, je n’ai rien de plus qu’eux, mis à part vingt-cinq ans d’expérience. Mais je suis là pour la partager », sourit l’artiste.
Fred Pallem n’a ni le parcours ni la musicographie d’un académicien stricto sensu, et c’est probablement ce qui a justifié ce choix. Membre fondateur du Sacre du Tympan, directeur artistique de l’orchestre national de jazz, arrangeur pour le cinéma et le monde du spectacle, l’homme a pris le pari de fusionner musique populaire et musique savante, conduisant le jazz aux confins du rock et de la soul. Les inspirations de cette première promotion seraient donc éclectiques ou ne seraient pas ! « J’ai regardé ce qu’on avait sous la main et j’ai fait en fonction », concède-t-il. Car ce sont les talents qui ont fait le groupe et pas l’inverse. Au menu des prochaines rencontres donc : du Quincy Jones, du François de Roubaix, des compositions signées Fred Pallem, ou encore des classiques d’Ornette Coleman… « L’idée était de les mettre hors de leur zone de confort », argue-t-il. Mais le choc des cultures ne semble pas avoir perturbé leurs ouïes assoiffées de sonorités nouvelles. « Ils sont très ouverts, et c’est très important dans le monde professionnel. C’est même indispensable », note Fred Pallem. Après les concerts des 19 octobre à Céret et 11 novembre à Montpellier, les musiciens du GROô céderont leur place à de nouvelles recrues en fin de cursus, avant de prendre leur envol…
Le 19 octobre à 17h à Céret, salle de L’Union, dans le cadre de Jazzèbre ; et le 11 novembre à 18h30 au conservatoire de Montpellier, dans le cadre du Koa Jazz Festival.