Vous avez toujours été persuadé que les sciences, ce n’était pas votre truc ? Vous avez envie de tout savoir sur l’hérédité ou la microbiologie sans oser le demander, par peur d’explications trop ennuyeuses ? La série « Déclics » est faite pour vous. Elle mêle prise de vues réelles et effets spéciaux, la recette parfaite pour vous réconcilier avec la science.
Diffusée du 10 au 21 janvier dernier sur Arte, cette première saison de 13 épisodes de 26 minutes – à regarder en intégralité sur arte.tv – est la dernière création de Mad Films. Fondé en 2010 par Jean Mach, le studio de production montpelliérain est basé au domaine de Lavalette, sur les rives du Lez. Ce projet de vulgarisation scientifique décomplexée part d’un postulat qui pourrait en vexer plus d’un : « Expliquer la science par les littéraires, pour les littéraires. » Pas n’importe quelle science. Les sujets évoqués démontrent l’ambition didactique du projet : les ondes électromagnétiques, la mécanique des fluides, l’hérédité, la théorie du chaos, les algorithmes, ou encore la physique quantique…
Son point fort ? La pédagogie. Rien de plus normal, quand on sait que le fondateur de Mad Films, Jean Mach, et son associé, Pierre Lergenmüller, sont tous deux d’anciens enseignants, l’un ex-prof de maths, l’autre ex-prof d’effets spéciaux à l’école ArtFx. « On voulait réconcilier les scientifiques et les non-scientifiques, leur parler de la manière dont ils ont l’habitude qu’on leur parle », insiste Jean Mach. Le juste équilibre entre un scénario bien construit – écrit par Pierre Lergenmüller – et extrêmement documenté, des images en plans réels et des effets spéciaux bien dosés rendent le tout accessible au plus grand nombre.
Carton à l’international
Une formule gagnante qui était déjà à l’origine de la série Points de repères, également signée par Pierre Lergenmüller, un véritable tremplin pour Mad Films. « On filmait les comédiens sur fond vert, on les transformait ensuite en ombres chinoises, on leur implantait un décor virtuel et on rajoutait un peu d’animation », raconte le fondateur du studio de production montpelliérain. Le credo de Points de repères : « Connaître le passé, c’est anticiper l’avenir », en s’interrogeant notamment sur les bouleversements de l’Histoire « souvent causés par les décisions les plus insignifiantes ». Un succès en France, avec la diffusion sur Arte de la saison 1 en 2016, de la saison 2 en 2018 et de la saison 3 en 2019. Sans compter les rediffusions, notamment sur la chaîne régionale viàOccitanie. C’est aussi un carton à l’international : « Points de repères a été vendue dans plus de 90 territoires à travers le monde », se félicite Jean Mach.
Docu-fiction pour Canal Plus
Une nouvelle production va démarrer au printemps, et pas des moindres. Intitulé 2080, c’est un docu-fiction en quatre épisodes de 52 minutes en coproduction avec Alexandre Amiel de Caméra subjective pour la chaîne Canal Plus. Il s’agit d’explorer le futur, ou plutôt de nous immerger virtuellement dans des futurs alternatifs réalistes. « C’est une série sur ce qui pourrait être la vie en 2080 d’après des prospectives rigoureuses, explique le patron de Mad Films. En sachant qu’on est susceptible de prendre plusieurs directions, selon la façon dont la civilisation décide d’avancer. » De « huit à dix semaines de tournage » vont être nécessaires pour ce nouveau défi documentaire, ainsi que « beaucoup d’effets spéciaux » entièrement réalisés par Corsaires studios à Montpellier, un studio indépendant créé par Jean Mach et son associé. Les quatre thématiques choisies, une par épisode, sont : la mobilité, l’alimentation, les loisirs et la santé. D’après le magazine Américain Variety, des négociations seraient déjà en cours « avec des plateformes de streaming chinoise et américaine » pour ce documentaire d’un « budget de 2,4 millions d’euros ». Fin du projet, dont Pierre Lergenmüller est le directeur exécutif : mai 2023. Une année chargée pour Mad Films, qui sortira alors en salles son premier long-métrage, un thriller aquatique du nom de Haute pression, coréalisé par Jean Mach avec Nicolas Alberny et distribué par Alba Films. Aucun doute, Mad films n’a pas fini de nous faire voyager en images.
* Benjamin Barbelet réalise plusieurs épisodes de la saison 2 et 3 de Points de repères.