Professeure d’arts appliqués, illustratrice, graphiste, entrepreneure… à tout juste trente ans, Marie Mesclon a déjà tracé un parcours dense, peuplé d’errances sublimes dans des contrées imaginaires. Avec pour point de départ « la chance », s’amuse-t-elle, d’avoir eu des parents divorcés pour pouvoir pleinement bénéficier d’une éducation entre art/culture du côté de sa mère et sciences du côté de son père. « J’ai mélangé tout cela dans un cursus arts plastiques et arts appliqués, puis j’ai intégré un BTS design de mode à Nîmes et une licence création textile », détaille la jeune femme originaire de Montélimar. Remarquée par un ancien directeur artistique de la maison Balmain, elle crée la marque Hederium en 2013 afin de développer les dimensions magiques de son univers dans des collections de carrés de soie illustrés et imprimés. Pendant quatre ans, dans son atelier à Saint-Chaptes, dans le Gard, elle renoue avec la tradition luxueuse de la soierie. Réalisés minutieusement à l’encre de Chine, ses dessins inspirés par l’art décoratif et l’ornement dans la littérature du XIXe siècle sont ensuite colorisés digitalement.
« Je me suis aperçue que j’avais plus de retours sur mes illustrations que sur la vente des accessoires », avoue Marie Mesclon. Elle met fin à l’aventure Hederium en 2016, et intègre dans la foulée un master arts appliqués. « Je viens d’être diplômée et suis en attente d’un poste à Paris. Mais je garde mon atelier gardois que je compte ouvrir au public début 2020 pour présenter mes nouvelles créations. »
Illustrations, décoration intérieure, arts de la table, papeterie… la jeune femme diversifie désormais sa production. Avec toujours en ligne de mire la volonté de conter des histoires, de créer des ambiances naturalistes. Visions oniriques inspirées par la poésie romantique d’Edgard Poe ou l’imaginaire scientifique du philosophe Gaston Bachelard, les illustrations de Marie Mesclon ouvrent les portes de mondes parallèles, vecteurs de rêves saturés de couleurs.
Coussins d’ornement, carréś de soie, art de la table… Le travail de Marie Mesclon s’exprime sur bien des supports. « Si les naturalistes du XIXe dessinaient pour classer et représenter le monde qu’ils découvraient, mon travail s’oriente, lui, sur la représentation de ces mondes mystérieux des profondeurs qui marquent l’imaginaire collectif et invitent à̀ la contemplation de ce qui peut disparaître ou a déjà disparu. »
Le site internet de Marie Mesclon est en construction ; vous pouvez cependant découvrir son univers sur les réseaux sociaux.