A piece of sky, un design de haut vol

S’offrir un bout de ciel dans son salon, avec une bielle d’avion transformée en luminaire ou un nez d’A350 métamorphosé en siège rétrofuturiste, c’est le concept original développé par deux salariés d’Airbus, fondateurs de la start-up A piece of sky.
« Notre démarche artistique vise à revaloriser le patrimoine industriel d’Airbus en redonnant une seconde jeunesse à des éléments d’avions en fin de vie. C’est aussi une façon de relier l’art et la passion de l’aviation en continuant à faire rêver les gens », résument Anaïs Mazaleyrat, en poste à la transformation digitale et Jérémy Brousseau, responsable qualité de l’A350.
Finaliste du concours Jeunes talents d’Airbus, le duo, hébergé par l’incubateur Bizlab, vient d’éditer sa première collection, réalisée en collaboration avec un pool de 11 designers et artisans. « Tous sont issus d’horizons différents mais partagent une vision commune et des valeurs en phase avec notre démarche d’économie solidaire et de démocratisation de l’art. On a vraiment souhaité que chaque designer travaille à sa manière », assure Anaïs Mazaleyrat.
La collection se compose de 22 références proposées actuellement en précommande pour une livraison en 2020. Si certaines pièces sont quasi uniques – comme le fauteuil Cloud édité en 2 exemplaires –, les autres sont nettement plus abordables, réalisées en séries limitées ou numérotées. « Il y a de quoi satisfaire un large public », se réjouit Anaïs Mazaleyrat qui espère écouler 2 000 pièces (soit l’équivalent de 5 à 10 avions). Alors que dans les 20 prochaines années, 12 000 avions devraient finir à la casse, la start-up n’est pas près d’être en rupture de matériaux. A piece of sky prépare d’ores et déjà sa seconde collection et les designers intéressés peuvent candidater sur le site internet. n
www.apieceofsky.airbus.com

Yuyo surfe la vague de l’éco-conception

Alors que la France vient d’avoir la palme du plus gros producteur de déchets en Méditerranée, une jeune pousse montpelliéraine, Yuyo, vient de produire une nouvelle génération de planches de surf limitant l’impact sur les écosystèmes marins.
« Il existe dans le milieu du surf une vraie conscience environnementale qui n’est pourtant pas en phase avec l’utilisation de planches traditionnelles souvent polluantes, non recyclables et très toxiques », analyse Romain Paul, cofondateur et directeur de Yuyo.
Avec ses trois associés, ce surfer shaper a creusé pas mal de pistes pour résoudre ce paradoxe et a fini par élaborer, en partenariat avec l’école des Mines d’Alès, un process alliant impression 3D et alliages bio-composites.

« La 3D nous permet d’utiliser des matériaux biosourcés et recyclés en produisant un minimum de déchets. Nous imprimons le noyau de la planche en PLA, un biopolymère issu de l’amidon de maïs et en PET recyclé, constitué de déchets plastiques, puis nous stratifions avec une fibre de basalte associée à une résine composée d’huiles végétales », détaille le dirigeant de Yuyo.
Incubée par Alter’Incub et accompagnée par Addhoc, la start-up, qui a élaboré plusieurs prototypes dans son atelier équipé d’une imprimante grand format, vient de lancer ses quatre premiers modèles. L’impression 3D offrant un potentiel considérable en termes de personnalisation et de recherche de performance, les planches sont réalisées sur mesure. Compter en moyenne 10 jours de fabrication pour un prix moyen de 840 €.
Au fait, ça veut dire quoi Yuyo ? « C’est un mot qui vient d’une ethnie chilienne et désigne des algues géantes du pacifique Sud ». Du végétal au Natural surf, il n’y a qu’un ride. Aloha !
www.yuyo.surf