Elle a été styliste pendant quinze ans chez Hermès, Volcom ou encore Roxy, lui, designer textile pour de grandes marques. Marine Olacia et Daniel Rodriguez ne se connaissent pas mais tous deux ont pris la même initiative : récupérer les filets de pêche ou les déchets plastiques issus de l’océan pour les transformer.
Wastendsea et Ecoproject
C’est en découvrant Seaqual Initiative, organisation espagnole travaillant en partenariat avec les pêcheurs pour récupérer les déchets plastiques, que Daniel Rodriguez, challengé par ses filles qui ne se retrouvaient pas dans la mode écoresponsable, a créé Wastendsea, marque stylée aux graphismes inspirés surf.
« Les déchets plastiques, une fois triés, sont lavés, broyés puis étirés sous forme de fibre. Une filature fait ensuite le mélange avec du coton organique (provenant de Turquie) puis le fil est envoyé au Portugal pour le tricotage, la teinture et la confection. La technique de confection (le tricot est teint à cœur – NDLR) permet de fabriquer un produit très solide, qui ne rétrécit pas lors des cycles de lavage », explique Daniel Rodriguez.
Wastendsea propose chaque année deux collections mixtes (tee-shirt, sweat et jogging), soit une trentaine de références auxquelles s’ajoutent des intemporels et quelques pièces capsules. La marque, implantée près de Toulouse, distribue ses produits sur internet, chez une poignée de revendeurs et dans un magasin en nom propre à Albi.
En parallèle, Wastendsea a créé Ecoproject, ligne de produits personnalisables (avec sérigraphies, logos) s’adressant aux professionnels (entreprises, administration, bars). Le concept cartonne. Depuis la création de la société, 3 000 kilos de déchets plastiques ont pu être utilisés pour la confection des collections. 1 % du chiffre d’affaires est reversé à l’association Project Rescue Ocean.
Du filet au fil, SAO Textile
De son côté, Marine Olacia, confrontée à une expérience dans la fast fashion, est devenue ambassadrice bénévole pour Project Rescue Ocean, ONG environnementale pour la protection des mers et océans. Plutôt que d’envoyer des kilos de filets de pêche à la déchetterie, la styliste a fini par créer en février 2023 l’entreprise à mission SAO Textile (nom d’une divinité grecque protectrice des marins). En partenariat avec un centre spécialisé dans la recherche de textile innovant, elle a mis au point un procédé de valorisation de différents types de filets de pêche, sans ajout de matières physiques et traçables à toutes les étapes.
« Le filet est découpé par process thermo mécanique, transformé en granulés qui passent dans une extrudeuse ; on obtient alors un fil qui est texturisé avant d’être tricoté puis filé », explique la styliste.
En phase de présérie, SAO Textile cherche des industriels pour développer sa marque de vêtement de sport.
« La collection est dessinée. L’enjeu aujourd’hui est de pouvoir relocaliser toutes les étapes sur le territoire français en créant des partenariats », ambitionne Marine Olacia.
www.wastendsea.com
www.saotextile.fr