Une douche presque sans eau

A peine trois ans d’existence pour Ilya, société toulousaine fondée par deux ingénieurs, Antoine Escande et Simon Buoro, et déjà deux solutions à son actif pour économiser l’eau et l’énergie dans la salle de bain. « La salle de bain est le premier consommateur d’eau dans le foyer et le deuxième poste en énergie, rappelle Simon Buoro. Il était donc nécessaire de repenser les gestes au quotidien. »
Partant du constat que peu de gens ont conscience du volume d’eau utilisé pendant la douche, Ilya a imaginé un capteur de sensibilisation à la consommation de douche. Branché entre le pommeau et le flexible de douche, ce capteur auto-alimenté en énergie par sa turbine a été lancé en juin dernier en prévente. Il est aujourd’hui commercialisé en ligne au prix de 72 €.
Seconde innovation : la douche cyclique. Grâce à un système intégré avec pompe, l’eau usagée est récupérée avant son évacuation, recyclée, filtrée, stérilisée, puis réchauffée à température ambiante avant d’être réintroduite dans le système de douche. « On économise comme ça jusqu’à 70 % d’eau et d’énergie par rapport à une douche traditionnelle », affirme Simon Buoro. L’utilisateur a bien sûr la possibilité de se laver en mode classique puis en appuyant sur un bouton de passer en mode cyclique.
Après avoir développé plusieurs prototypes pour tester toutes les phases, Ilya s’apprête à industrialiser sa colonne de douche qui devrait être fabriquée dans sa propre usine. Premières livraisons prévues l’été prochain avec un prix de vente avoisinant les 3 000 €.
www.ilya-tech.fr

 

Des stores intelligents

Spécialisée dans la réduction de l’impact carbone des bâtiments, la société toulousaine Immoblade a mis au point un store intégré dans les vitrages et qui, grâce à un algorithme, s’incline en fonction des variations de trajectoire solaire au cours de l’année.
« L’utilisation d’algorithmes brevetés permet de rechercher pour chaque façade le meilleur compromis entre des entrées solaires maximisées l’hiver, minimisées l’été, et une visibilité la plus élevée possible pour les occupants », précise Patrick Callec, cofondateur d’Immoblade.
Avec une durée de vie équivalente à un vitrage traditionnel, cette solution permet de réaliser 10 à 15 % d’économies d’énergie en limitant l’utilisation du chauffage et de la climatisation. Plutôt malin quand on sait que les bâtiments résidentiels et tertiaires français produisent 24 % de gaz à effet de serre et consomment 44 % de l’énergie utilisée !
Labellisée Efficient Solution, récompensée par le Prix Occitanie Innov, cette solution, qui s’adapte à de nombreux usages (fenêtres classiques, baies, murs, rideaux), a déjà convaincu des maîtres d’ouvrage de référence parmi lesquels la Direction de l’Immobilier de l’État (plusieurs chantiers dans des commissariats, des centres d’impôts…), des écoles toulousaines ou encore des bureaux de poste. Un vitrage de 300 m2 devrait être installé dans le cadre du projet de rénovation de l’école d’architecture de Montpellier.
Pour accélérer sur sa phase de commercialisation, Immoblade vient de boucler une levée de fonds de deux millions d’euros.

 

Éclairage intelligent et connecté

Alors que la hausse des prix de l’énergie, et en particulier de l’électricité, pèse de plus en plus lourd dans les budgets, la société Kawantech, spécialisée depuis 2011 dans l’éclairage public et la mobilité urbaine, propose aux collectivités des solutions globales innovantes : les capteurs Kara.
Intelligents, autonomes et adaptatifs, ces capteurs équipés d’une caméra basse définition permettent de faire varier l’intensité lumineuse en fonction de la reconnaissance d’une activité humaine. Tant qu’aucun mouvement n’est détecté, la puissance lumineuse du lampadaire est en veille basse, éclairant seulement à 15 % de sa puissance. Un vélo ou une voiture qui passent, un piéton qui traverse la rue, la lumière se rallume, s’adaptant au type de mouvement. Le capteur permet aussi de faire varier la couleur vers un blanc plus chaud, moins agressif pour la faune.
Les retours d’expériences des solutions déployées à Toulouse et Rennes sont très positifs d’autant que les deux villes ont opté pour des luminaires LED : leur consommation a chuté d’environ 65 %.
Et c’est le jackpot si une ville remplace un réverbère à lumière jaune par un luminaire LED car le taux d’économie passe alors à 85 %. En ces temps de sobriété énergétique, les solutions de Kawantech ont séduit plusieurs métropoles (Paris, Marseille, Lyon…) et communes. D’autant que ces capteurs ouvrent de nouvelles perspectives en termes de mobilité urbaine – analyse du stationnement, gestion et comptage des flux avec une remontée des données en temps réel…