Eyelights
Plein les yeux avec le pare-brise à réalité augmentée
Après avoir créé le premier affichage tête haute de moto, utilisé aujourd’hui par des milliers de motards dans le monde, la société toulousaine Eyelights a profité du CES Las Vegas pour dévoiler sa dernière innovation : le pare-brise augmenté, conçu en partenariat avec AGC, groupe belge spécialisé dans la fourniture de vitrage.
« Ce projet reprend nos principes de base : ramener le regard du conducteur sur la route. Selon les chiffres de l’OMS, un accident de la route sur deux serait lié à l’usage du Smartphone en conduisant. Nous avons donc adapté notre technologie au pare-brise, qui sert d’interface à réalité augmentée », explique Romain Duflot, fondateur d’Eyelights.
En show test au CES sur une Mercedes bardée de capteurs, l’innovation a fait sensation, cumulant plusieurs avantages parmi lesquels la plus grande taille d’écran virtuel (550 pouces) et une distance de projection affichée à 50 mètres du conducteur.
L’affichage, visible par le conducteur (même équipé de lunettes de soleil) mais aussi par l’ensemble des passagers, vise à améliorer la sécurité active en indiquant de multiples informations : vitesse, GPS avec indication, avertisseurs d’angles morts, climatisation ainsi que d’autres informations en temps réel de type distances de sécurité, présence de cyclistes… sans oublier la possibilité de projeter Waze et Google sur le pare-brise.
« Nous sommes convaincus que le pare-brise réalité augmentée sera la prochaine interface homme-machine et qu’à l’avenir, les écrans disparaîtront totalement du tableau de bord. AGC et Eyelights ont partagé la même vision : développer un concept à la fois disruptif et pragmatique, et nous sommes maintenant prêts à le produire en série pour améliorer l’expérience de conduite », assure de son côté Patrick Ayoub, responsable des capteurs automobiles et de la vision chez AGC R&D.
Sur un marché de plus en plus concurrentiel, Eyelights vient de signer un partenariat avec le groupe automobile Renault ; des tests sont d’ailleurs en cours sur une Alpine. D’ici 2025, cette technologie pourrait être intégrée sur tous les véhicules en série.
BavAR(t)
Le Pokemon’Go de l’art et de la culture
L’art hors les murs a la cote. Alors que les « influenceurs culture » sortent du cadre en offrant une proximité directe avec le public, Yannick Pazzé et Chloé Guennou ont imaginé BavAR(t), application permettant aux acteurs culturels de partager leurs œuvres digitales hors des murs en créant des parcours culturels visibles en réalité augmentée (RA).
« Tous les acteurs culturels peuvent créer leur parcours dans l’application en seulement quelques clics. Géolocalisée, cette appli devient un Pokémon’ GO qui permet aux joueurs, lors de leurs balades urbaines, de visualiser des œuvres en 2D et 3D, et de collecter des points échangeables contre des biens culturels ou artistiques (entrées gratuites dans des musées, invitation à des vernissages…). Il n’y a aucun flux monétaire », explique Yannick Pazzé, ancien diplômé de l’Université de Montpellier, cofondateur de la société Ar(t) Studio basée à New York et Paris.
Mêlant réseau social, art et culture, l’application BavAr(t) a de quoi séduire musées, galeristes, institutions, voire les artistes eux-mêmes, souvent contraints dans leurs contenus par les difficultés techniques de la réalité augmentée. Regrouper en un même endroit sur une plateforme, la plupart des expériences RA a été une vraie performance réalisée par Chloé Guennou, astrophysicienne de formation, ingénieure de recherche à la Sorbonne. Il lui a d’ailleurs fallu deux ans de R&D pour arriver à ce résultat.
Vainqueur du concours City Challenge, lauréate du programme « Quartiers d’Innovation Urbaine », l’application mobile est en cours d’expérimentation à Paris 18e avant d’être lancée sur l’ensemble du territoire. Elle sera disponible dans l’appl store et google play, en trois langues (français, anglais et espagnol).
Plateforme sociale et gamifiée, BavAr(t) vise encore plus loin.
« Pour le moment, seuls les acteurs culturels peuvent exposer des œuvres digitales, mais par la suite, nous souhaitons ouvrir la possibilité aux utilisateurs/joueurs de déposer leur propre contenu culturel. » Bienvenue dans de nouvelles immersions artistiques.
Hycco
Les piles à combustible hydrogène haute performance
Identifié comme un vecteur énergétique des plus prometteurs, l’hydrogène, utilisé conjointement avec les piles à combustible, permet, en ne rejetant que de l’eau, d’alimenter en électricité plusieurs secteurs tels l’industrie, l’agriculture, les transports…
Pour autant, la durée de vie actuelle des piles à combustible limitée à 5 000 heures est insuffisante dans les domaines de la mobilité lourde (aéronautique, ferroviaire, maritime…) fortement émetteurs de CO2. Pour pallier ce problème, la start-up Hycco, fondée par trois jeunes ingénieurs, planche sur le développement d’une plaque bipolaire (composant clé dans la fabrication des piles combustibles) en matériau composite haute performance.
« Le projet accélère. Nous savons aujourd’hui concevoir des plaques quatre à cinq fois plus durables, deux fois plus légères, pouvant résister à des températures de 180 °C sans subir de dégradation au cœur de l’environnement agressif d’une pile à combustible. Nous nous apprêtons à mettre en place notre première ligne de production pilote », confie l’ingénieur en sciences spatiales Romain di Constazo, cofondateur de Hycco.
Cette chaîne pilote, qui vise à produire 10 000 pièces par an, sera dispatchée sur deux sites : le centre d’innovation B612 à Toulouse et la pépinière d’entreprises du Grand Montauban.
Unique en France, ce projet industriel pourrait également s’étendre aux électrolyseurs, aux batteries à oxydoréduction ou aux piles à combustible au méthanol.