Une Puzzle box éco-logique

Il y a quatre ans, la société lodévoise NKD Puzzle lançait sa première boîte à énigmes, Mecanigma, inspirée de l’univers steampunk, ce mélange de science-fiction rétro futuriste, de Jules Verne. Avec ses 541 pièces, 15 mouvements et 150 heures de montage, la puzzle box, en bois de peuplier, a rapidement fait le buzz, promotionnée par des mentalistes magiciens tels Chris Ramsay et Fabien Olicard, tous deux impressionnés par la prouesse technique de ce casse-tête en 3D. Mais vu son prix – 3 000 euros, tirage en série limitée – NKD a rapidement planché sur des modèles plus faciles à construire. « Il n’était pas question de nous départir de notre approche éthique et durable mais il nous fallait être plus accessibles. De là est née l’idée d’une puzzle box en DIY. Chaque box est unique et nécessite de comprendre des mécanismes à leviers, à rouages, des combinaisons, de résoudre des énigmes pour actionner dans le bon ordre des clés, et débloquer des verrous pour ouvrir la boîte à d’inavouables secrets », raconte Julien Vigouroux, cofondateur de la société. Affichant cette fois six heures de montage et un prix de 79 euros, Silver City a rapidement trouvé son public. Trois autres modèles ont suivi, toujours dans la même éco-logique ; ils sont distribués dans une soixantaine de magasins en France ou vendus dans l’atelier lodévois et sur le site internet.
Pour autant, NKD Puzzle n’a pas renoncé à la fabrication de puzzle box dignes d’œuvres d’art. Architecto en est la preuve : 900 pièces à imbriquer et 116 mouvements pour la débloquer ! Inspirée des œuvres de l’artiste Maurits Cornelis Escher, tirée à 44 exemplaires, elle est vendue 4 444 euros. Seize exemplaires ont déjà trouvé acquéreurs. Alors, tentés par une plongée dans l’univers d’une ville multidimensionnelle ?
www.nkd-puzzle.com

Des boissons végétales fermières 100 % naturelles.

A Montegut, dans le Gers, l’EARL Les Végétaux des Arbolets vient de lancer une gamme de boissons végétales 100 % naturelles issues de ses propres céréales cultivées au sein d’un collectif fermier.
À la différence des industriels qui font appel à des enzymes de synthèse, Nicolas Estrade, docteur en géosciences, et François Bedoussac ont élaboré leurs recettes de boissons sans utiliser d’auxiliaires technologiques.
« Jusqu’à présent, il n’existait pas d’alternatives locales et fermières aux boissons végétales. Élaborés en amont du process, les additifs utilisés par les industriels apportent un côté très sucré alors que nous utilisons les enzymes naturelles produites lors du maltage qui permettront ensuite la dissolution des sucres lors du brassage », synthétise Nicolas Estrade.
Intéressantes sur le plan nutritionnel, les boissons Granolets (contraction de gran et arbolet signifiant respectivement grain et petit arbre en occitan) sont aussi plus aromatiques, avec un parfum légèrement toasté caramélisé. Elles sont parfaites en cuisine (pour un gratin, faire une béchamel ou préparer des crêpes), rendant les plats plus digestes.
Sur leur quinzaine d’hectares, les deux associés, qui cultivent soja, épeautre, avoine, millet, sarrasin, dans le respect des principes de l’agriculture biologique, s’investissent pour maîtriser l’ensemble des étapes de fabrication (à l’exception du maltage, réalisé par une entreprise tarnaise). Vendues dans des bouteilles en verre consignables, étiquetées sur place, les boissons sont distribuées dans une cinquantaine de magasins de la région toulousaine. Fort de ce premier succès, le duo planche déjà sur une crème dessert au chocolat à l’avoine.

 

Une mode qui décoiffe

Diplômée des Beaux-Arts de Toulouse, option Design, Camille Routélous, vient de lancer une collection de vêtements et accessoires à base de cheveux recyclés et de laine. Avant de développer son projet, la jeune designeuse, passionnée par cette matière, en a étudié les caractéristiques techniques.
« Le cheveu est une matière naturelle, vivante, biodégradable, isolante d’un point de vue thermique et phonique, mais aussi respirante. Peu réutilisé, si ce n’est pour la fabrication de perruques ou pour des engrais naturel, le cheveu est encore considéré comme un déchet qui part à l’incinérateur. J’ai donc voulu faire évoluer le regard sur cette matière en la valorisant localement mais aussi en activant un écosystème local autour du textile », explique la designeuse tarnaise.
Dès 2020, Camille Routélous s’est lancée dans la conception d’un fil en cheveu auquel elle a rajouté de la laine, matière kératinique apportant de la structure à l’ensemble. Issus de 70 salons de coiffure situés à proximité, les cheveux récupérés (entre 6 et 12 cm de longueur) sont triés, nettoyés avant de partir dans une filature ariégeoise puis dans des ateliers de tissage et tricotage dans le Tarn. Baptisée Versus, la collection se compose aujourd’hui de trois bonnets et trois ponchos traditionnels.
Pour poursuivre son développement, la designeuse a lancé une campagne de crowfunding qui lui a permis de récolter 5 000 euros ; elle va ainsi créer son site internet et concrétiser de nouveaux projets. « Je viens d’intégrer un incubateur afin d’intensifier la R&D pour améliorer encore la texture du fil ; j’aimerais créer avec une styliste de nouvelles coupes de vêtements colorés et développer des fibres isolantes pour l’habitat. »
www.camilleroutelous.fr