Eprouver ses déambulations, confrontées cette fois à l’espace clos et statique de la galerie, depuis et à partir des pratiques différentes de la sienne. Voilà comment pourrait être traduite la proposition de Cassandre Fournet pour l’exposition collective organisée jusqu’à la fin de l’hiver, au Fonds régional d’art contemporain-Occitanie Montpellier (FRAC-OM)*. « Bilan plasma » livre une lecture à quatre voix de notre monde ; un « chantier » qui prête toutefois à la vie et à l’envie lorsque l’art s’en mêle. « Ce mélange, à la fois d’artistes que je ne connais pas et de pratiques tout aussi méconnues m’intéressait, explique Cassandre Fournet accompagnée pour ce projet par Valentin Martre, Clément Philippe et Thomas Stefanello. C’est notre fil conducteur, ce qui donne sa cohésion et sa cohérence à l’exposition. C’est à titre personnel, ce qui m’a permis d’expérimenter des formats inédits et de recentrer mon point de vue. »
Cette rencontre artistique a donné naissance à une sorte d’alphabet composé de 14 petits formats (22×27 cm) et de quelques grands, réécrit depuis des paysages à partir d’un détail qui a marqué la jeune femme. En ressort une peinture réaliste qui met la touche finale à Bilan plasma : « Je trouve plaisant d’accrocher mes œuvres en dernier, comme une conclusion à ce parcours collectif, souligne la diplômée de l’Isdat (Institut supérieur des arts et du design de Toulouse) en rappelant que les quatre artistes ont eu plusieurs rendez-vous pour construire le projet et la scénographie. J’y retrouve le plaisir de mes déambulations, ça me plaît. » Cassandre Fournet travaille principalement l’acrylique, l’aquarelle et le crayon de papier sur des photographies qu’elle prend à l’occasion de ses voyages et de ses déambulations quotidiennes. Si les lieux saisis témoignent d’un vide et d’une finitude à venir, rendus hyperréalistes grâce à un travail de cadrage saisissant, ils semblent sortir de leur inertie au contact des couleurs vives et des coulures.
Quelles traces laisserons-nous ?
L’installation de Valentin Martre, composée de différents éléments métalliques, accueille des sculptures qui convoquent la géologie ou l’archéologie. Sorti des Beaux-arts de Nîmes, l’artiste semble nous poser cette question : quelles traces laisserons-nous ? Le projet multiforme de Clément Philippe semble lui répondre. Bâtisseur d’une entité fictive destinée à porter soin à un paysage meurtri, le diplômé du MO.CO. Esba (les Beaux-arts de Montpellier) interroge les conséquences de l’exploitation de ressources minérales destinées à l’industrie nucléaire militaire ou civile. Comme un écho, la baraque de chantier installée par Thomas Stefanello, issu de l’ESAD (École supérieure d’art et de design des Pyrénées), ouvre un questionnement sur la relation de l’individu au travail, aux objets et aux systèmes de production tout en suggérant l’idée d’un avant et d’un après.
Bilan plasma, Post_Production 2021
Du 16 décembre au 19 février ; entrée libre.
FRAC-Occitanie Montpellier, 4, rue Rambaud, Montpellier.
www.frac-om.org
Légendes photos :
Thomas Stefanello, Somnium.
Cassandre Fournet, Portes ouvertes.